Le flou de bougé est un facteur très important à maîtriser en photo, parce que s'il n'est pas maîtrisé, il peut sérieusement détériorer la qualité de votre image finale.
Une photo avec un flou de bougé, c'est au minimum une image molle, c'est à dire avec une réelle atténuation de son piqué, et au pire, une photo ou les détails de l'image apparaissent véritablement flou, voir laissent de petites traînées verticalement ou horizontalement, voir les deux. Lorsqu'un flou de bougé impacte à ce point votre photo, celle-ci devient inutilisable.
Comment peut-on éviter ce flou de bougé ?
Il y a deux facteurs sur lesquels le photographe peut jouer pour éviter le floue de bougé. Le premier est la stabilisation de votre appareil photo, le second, sa vitesse d'obturation.
La meilleure stabilisation pour un appareil photo, c'est le trépied sur lequel vous pouvez le monter.
Pour les photos de sport, le monopode est largement utilisé pour stabiliser l'appareil.
Ensuite il existe des boîtiers photo dont le capteur CMOS est stabilisé mécaniquement, ce qui aide à annuler l'effet des légers tremblements.
Idem pour les objectifs dont certains proposent une stabilisation mécanique. Généralement, dans ce cas là deux modes de stabilisation sont proposés : une première stabilisation sur tous les axes et une seconde stabilisation sur l'axe verticale uniquement, pour laisser la possibilité au photographe de réaliser de beaux filés sur un sujet qui se déplace latéralement.
Les deux types de stabilisation mécanique du boîtier et de l'objectif peuvent se conjuguer et sont efficaces sur de petits tremblements et de légers tressautements, mais elles ne permettent pas de pallier des mouvements plus important.
Il faut aussi avoir à l'esprit un point très important : la longueur focale joue beaucoup sur la répercussion des petits tremblements inhérents au déclenchement à main levée.
En effet, plus la focale est courte et moins les répercussions des tremblements sont visibles et inversement plus la focale est longue et plus les répercussions des tremblements sont accentuées.
Pour illustrer de façon concrète ces propos, de dirais qu'à main levée, il n'est pas difficile de réussir une photo sans flou de bougé avec une focale de 20mm, alors qu'avec une focale de 500mm le risque de flou de bougé augmente radicalement.
Le poids est aussi un facteur important parce que, fort logiquement, le photographe aura tendance à trembler d'avantage en portant un appareil photo couplé à un objectif de 3 kilos plutôt qu'à un objectif de 500 grammes.
Nous avons vu qu'un premier facteur pour éviter tout flou de bougé est de stabiliser au mieux son appareil photo, soit avec un pied ou un mécanisme de stabilisation ou ne serait-ce qu'en posant ses coudes quelque part.
Malheureusement, ce n'est pas toujours possible et dans tous les cas de figure, hormis l'appareil photo posé sur un bon trépied, un second facteur aura une importance décisive.
Ce nouveau facteur, c'est la vitesse d'obturation de l'appareil photo. Cette vitesse d'obturation impacte fortement le flou de bougé, d'autant plus si vous photographiez à main levée.
D'une façon générale, on peut dire que plus la vitesse d'obturation est lente et plus le flou de bougé risque d'être important et inversement. Cette règle est d'autant plus vrai pour les photographes qui travaillent en longue focale. Faîtes bien attention à votre vitesse d'obturation avec un téléobjectif.
Pour vous donner une meilleure idée et surtout un moyen plus concret pour savoir si votre vitesse d'obturation est suffisante pour éviter le flou de bouger, je vais vous présenter quatre exemples concrets à différentes focales.
Ces exemples concernent un photographe qui peut poser ses coudes pour mieux se stabiliser. A main levée, il vous faudra au moins multiplier par deux les vitesses d'obturation données pour arriver au même résultat.
Pour une photo prise avec un objectif non stabilisé de 28 mm en se calant les coudes sur un garde-corps, un photographe pourra descendre jusqu'à une vitesse d'obturation d'1/2 s, sans que l'image ne soit trop floue.
A partir de 1/15s, l'image n'est plus floue mais reste molle.
A 1/60s, le piqué de l'image est bon et le flou de bougé est évité avec certitude.
La même photo prise cette fois-ci à une focale moyenne de 85 mm nous permet de descendre à une vitesse de 1/4 s avec un léger flou de bougé.
A partir de 1/15s la photo ne paraît plus flou en petit format, mais reste très molle si on la regarde à sa taille maximum.
C'est à 1/125s que le piqué optimal de l'image est atteint, au-delà de cette vitesse, il n'y a plus de différences notables.
A présent, une photographie prise avec une longue focale de 160 mm.
A 1/30s le flou est léger et passe très bien sur une photo petit format.
A 1/60s on est plus flou, même en grand format mais c'est mou.
A 1/125s le piqué est bien là et augmenter la vitesse d'obturation ne sers plus à grand chose en ce qui concerne le flou de bougé.
Dernier exemple, avec une photo prise par un téléobjectif de 400 mm.
On peut encore se risquer à descendre jusqu'à 1/30s. En multipliant les prises de vues, on devrait obtenir une photo qui passera encore bien en petit format.
Pour avoir une photo sans flou de bougé que l'on peut agrandir au maximum, mieux vaut ne pas descendre sous les 1/125s.
A partir d'une vitesse d'obturation de 1/250s, le piqué devient bon et tout flou de bougé est écarté.
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